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Le salon des maisons Bruxelloises

C'est à la fois un espace d'apparat est un lieu de réception. En termes de circulation, il est caractérisé par le fait qu’il constitue la seule pièce accessible directement depuis le vestibule. Pièce de représentation de la famille, lieu semi -publique le salon est naturellement situé en façade.


Avec la salle à manger et la véranda, le salon et généralement situe au rez-de-chaussée même dans certains hôtels de maître. Mais il s’agit d’un rez-de-chaussée qui progressivement, est surélevé au cours du siècle, fait office de piano nobile, d’étage noble.

Le plateau de réception est ainsi "fortifié". Il isole l'occupant du monde qu'il peut observer de son point de vue. Il surmonte la foule et son visiteur qui doit monter vers lui, parfois du rez-de-chaussée surélevé.

Traditionnellement la cheminée est en marbre blanc. Elle est surmontée d'un miroir et est ornée d'un pendule encadré de vase ou de candélabre en bronze. Les fenêtres sont encadrées de rideau et de tentures superposés en deux ou trois couches équipées de lambrequin. Les portes sont parfois masquées par des portières assorties aux tentures.

Le mobilier n'est plus réalisé sur commande : il est acheté dans un magasin d'ameublement où le client a le choix entre les divers styles qui lui sont présentés. Conçus de manières industrielles, les bibelots se multiplient. La logique cumulative s’exprime dans la pièce. La décoration du salon éclectique ne vise absolument pas à la rigueur historique d'une reconstitution. Elle tend à créer une ambiance riche, opulente, rassurante, confinant souvent au kitsch, un phénomène dont on peut faire remonter la naissance à cette époque.

Le passage de la simple maison à l'hôtel de maître a pour effet de permettre le redoublement de certains espaces : salle à manger et petite salle à manger le salon etc. ou de compléter le programme au moyen de pièces satellite spécialisé antichambre parloir vestiaire fumoir salle de billard.

Même les classes basses de la bourgeoisie tentent de préserver une pièce pour recevoir ou même pour cette absence d'usage- car seuls les bourgeois nantis et les nobles reçoivent. Ce simulacre de luxe distingue les maisons modestes des petits bourgeois de la maison ouvrière qui en est systématiquement dépourvu. Les grandes réceptions ne sont qu'occasionnels dans la maison bourgeoise moyenne.

La tradition aristocratique « du jour de Madame » se répand dans la bourgeoisie. Les manuels de savoir-vivre à l'usage des maîtresses de maison détaillent les bons usages dans ce domaine, la coutume voulant que les visites soient regroupées dans le courant de l'après-midi un jour précis de la semaine pour prendre le thé.

Lieu de réception, le salon n'est donc pas toujours utilisé de manière quotidienne. Il est ouvert sur la salle à manger aux grandes occasions et le jour de la semaine que Mme a choisi pour recevoir ses connaissances. Le reste du temps, les grandes portes entre salon et salle à manger peuvent rester closes. Pourtant dans certaines familles, on se retrouve fréquemment au salon pour lire, s'y occuper aux travaux d’aiguilles ou y recevoir des intimes.



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